Arrivée il y a 13 ans en Belgique, Sabine Amiyeme A Bidias s’est intégrée et a bâti sa vie comme entrepreneuse à Liège. Aujourd’hui, elle fait face au refus de l'Office des Étrangers d'accorder son permis de séjour, malgré son parcours exemplaire. Soutenue par la communauté camerounaise et de nombreux citoyens liégeois, elle se bat pour rester. Plusieurs questions sont à mettre en lumière, notamment la loi belge pour un étranger en situation de longue durée en Belgique et les moyens donc dispose Sabine A Bidias.
Pourquoi l’Office des Étrangers a-t-il refusé le séjour de Sabine ?
Malgré la stabilité de son statut professionnel, l’Office des Étrangers a pris la décision de refuser la demande de séjour de Sabine Amiyeme. Les raisons de cette décision peuvent être multiples et varient souvent en fonction des critères d’évaluation, de l'Office, qui prennent en compte divers éléments comme l’intégration sociale et économique. Le respect des procédures administratives ou encore la régularité de la situation fiscale et juridique. Dans certains cas, le manque de perspectives de renouvellement de permis de séjour ou des manquements administratifs minimes peuvent entraîner un refus, indépendamment du parcours de la personne.
Que dit la loi belge pour un étranger en situation de longue durée en Belgique ?
La législation belge offre des options de régularisation pour des personnes ayant séjourné de manière prolongée sur le territoire. Pour les étrangers ayant une résidence de longue durée sans titre de séjour officiel, des procédures existent notamment celle basée sur l'article 9 bis de la loi belge de 1980, qui permet de solliciter une régularisation sur base de circonstances exceptionnelles. Les éléments pris en compte pour évaluer la demande incluent :
- La durée de séjour : 13 ans en Belgique est un argument important, car il témoigne d’une intégration progressive et d’un enracinement dans la société belge.
- L’intégration sociale et économique : l’activité entrepreneuriale de Sabine démontre une volonté de contribuer à l’économie locale, ce qui pourrait jouer en sa faveur.
- Le respect des lois et des règlements : une personne sans antécédents judiciaires et en règle avec ses obligations administratives et fiscales a de meilleures chances d’être prise en considération.
Quelles sont les étapes de la procédure de régularisation ? (un rapel )
Pour Sabine, une demande de régularisation sur base de l'article 9 bis semble être la voie la plus appropriée. Cette demande doit être accompagnée d’éléments justifiant son intégration et ses liens en Belgique. Voici les étapes principales à suivre :
1. Déposer un dossier complet auprès de l’Office des Étrangers, avec toutes les preuves justifiant sa situation de longue durée et son intégration en Belgique.
2. Présenter des documents de soutien, tels que des lettres de recommandation, des preuves d’activités entrepreneuriales, ainsi que des éléments qui témoignent de son implication dans la société belge.
3. Recourir à l’aide d’un avocat spécialisé en droit des étrangers pour veiller à la constitution d’un dossier solide.
4. Se rapprocher d’associations ou de collectifs de soutien aux personnes en situation irrégulière pour obtenir des conseils pratiques et de l’assistance.
La mobilisation de la communauté camerounaise : un espoir pour Sabine ?
Face à cette menace d'expulsion, la communauté camerounaise de Liège, mais aussi de nombreuses associations locales et soutiens individuels, se sont mobilisés pour plaider la cause de Sabine Amiyeme. Ce type de mobilisation vise souvent à attirer l’attention des autorités et à sensibiliser l’opinion publique, en espérant obtenir un traitement favorable ou une révision de la décision.
Bien que la mobilisation de la communauté puisse peser dans la balance, l’issue finale dépendra largement de l’Office des Étrangers et des arguments juridiques qui seront présentés. Des situations similaires ont déjà abouti positivement grâce au soutien collectif et à une couverture médiatique accrue. Cela pourrait jouer en faveur de Sabine, en mettant en avant son rôle positif au sein de la société belge et sa contribution économique et sociale.
Le cas de Sabine Amiyeme A Bidias illustre les défis auxquels peuvent être confrontés les étrangers résidant depuis de nombreuses années en Belgique sans carte de séjour. Malgré son statut d’entrepreneur et ses 13 années sur le sol belge, la rigidité des procédures administratives met en péril sa situation. La mobilisation de la communauté camerounaise est un levier important pour espérer infléchir cette décision. Mais il est crucial que Sabine et ses soutiens fassent valoir des arguments solides et exhaustifs afin de donner toutes les chances à sa demande de régularisation d’aboutir.
Guy EKWALLA